Les œuvres sélectionnées

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1er prix ex aequo : Collège Saint-Exupéry, Hellemmes – 4ème 3, Mme Okat-Zielinski

La Rue Bab el Gharbi à Laghouat, Eugène Fromantin

Dans cette rue ensoleillée où des pastèques dévorées par les hommes assoiffés sèchent sous le soleil brûlant, ceux-là gisent tels des mourants. Repliés à l’ombre des bâtiments, ils sommeillent et semblent plongés dans un sommeil éternel. Ces voyageurs ont-ils mené une guerre contre leur seul ennemi, l’implacable chaleur ? Ont-ils déposé les armes?
Skhana, le silence règne

Dans cette rue de Laghouat où le soleil brûle et les vautours planent dans le ciel en attendant leur proie, seuls une femme et un chien osent affronter le soleil. Souvent dans l’ombre, seule contre tous, elle ose le braver, combattante du soleil debout dans la lumière pour un voyage éphémère.
Skhana, les hommes s’éteignent

Une longue rue étroite au bout de laquelle se trouve une porte tout aussi étroite et ouverte sur l’espoir. Mais vers quoi mène-t-elle? Un océan? Des arbres fruitiers ou n’est-ce qu’une oasis pour les passants? Le bleu dominant révèle un soleil éclatant. La sérénité du ciel contraste avec la torpeur de la terre.
Skhana, brûle alors Laghouat

Le soleil semble vouloir s’insinuer partout, dans les murs, les fissures, la moindre ouverture. Bientôt, les voyageurs ne trouveront plus de fraîcheur à l’ombre de ces bâtiments que le soleil aura envahis de l’intérieur.
Skhana, la chaleur nous abat

1er prix ex aequo : Collège Saint-Exupéry, Hellemmes – Atelier poésie, Mme Bellynck

Satan mélancolique, Jean-Jacques Feuchère

Satan
Satan, dieu des enfers,
on te nomme aussi Lucifer.
Recroquevillé sur toi-même,
enveloppé de tes ailes,
dont on peut déployer les apparences:
Sont-ce des voiles,
des pirogues,
un cocon,
des boucliers,
une alcôve ou des pétales ?
qui feraient de toi une fleur du mal.
Après des siècles de haine,
seul,
tu te noies encore dans tes peines,
ange banni en Enfer,
dans les méandres de la terre,
tu nages en paradis artificiels,
monstre des ténèbres, astre des démons,
voué à être le diable,
l’incarnation de notre plus grande peur,
la mort : le jour où ce sera notre heure.
En pierre noire comme tes pensées, j’entends ta voix :
« J’ai froid, j’ai froid,
si peu de feux chatoient,
Dois-je allumer plus d’incendies ? »
Qui sait, qui c’est ?
tu as peut-être des idées de paix,
Être isolé, replié sur toi-même,
te lamentes-tu sur ton sort d’éternel solitaire ?
Regrettes-tu ?
Qu’en savons-nous,
Qui c’est, qui sait ?
Prépares-tu ta revanche :
Prendre la place de Cupidon,
pour qu’enfin nous t’adorions ?

2ème prix ex aequo : Collège Baudimont-Saint Vincent, Arras – 4ème, Mme Legry

La Rue Bab el Gharbi à Laghouat, Eugène Fromantin

Que faire de cette terre chaude et assoupie
La soif, la faim, voilà tout ce que je connais.
Dans le ciel brûlant à l'heure du midi
Un vent sec traverse mes ailes déployées.

Aux portes du désert, aucun nuage en vue
Un courant d'air bleu mêlé de sable doré
M'entraîne vers un village du Sud aux murs nus.
Je distingue d anciens bâtiments délabrés.

Dans une petite rue étroite et torride,
Des hommes las en burnous blancs tapis dans l'ombre
Se reposent tous à même le sol aride
Quand s'active une fille aux vêtements sombres.

Là, un maigre chien errant cherche où s'abreuver
Il arpente la ruelle chauffée à blanc ;
Son poil brun prend des couleurs de terre brûlée.
Le village est pris dans un silence accablant.

2ème prix ex aequo : Collège Victor Hugo, Harnes – 5ème 8, Mme Capelle

La Rue Bab el Gharbi à Laghouat, Eugène Fromantin

Je sors la tête par la fenêtre. Je sens le vent s'engouffrer, le sable frôle mon visage. Les toits me portent vers le ciel brûlant, au coeur de ma vieille ville. L’appel à la prière, l’odeur du couscous de ma mère. Elle sort par toutes les fenêtres, entre par toutes les portes. La chaleur entre partout, dans les issues de bâtiments, les envahit.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Le sable chaud me caresse les pieds. La beauté de la ville m'éblouit, le soleil brille si fort à l’horizon sans point d’ombre. L’horizon tue les hommes à petit feu. L’épuisement se lit sur leur visage.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Djellabas blanches enroulées, corps calcinés, visage à demi-caché. Tout se lit dans leurs yeux : la tristesse de la mort, le manque du repas et de l’eau, la faim de la vie et l’ennui de l’attente. Entassés, ils patientent, désespoir généralisé. Allongés comme dans leur dernière demeure, s'enfonçant dans le sable, ils attendent la fin tant espérée qui viendra les libérer. Pensifs se tenant le menton, ils prient l’ouragan qui amènera l’espoir et la délivrance.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Bâtiments de pierre, blancs sans âme, je marche sur le sable brûlant, aussi brûlant que le soleil d’or. La douce odeur de la mer me porte, le chant des oiseaux résonne dans ma tête.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Eau cristalline, salée, où es-tu ? Maisons en ruines, odeur du couscous dans l’air marin. Fumet de bonheur, fumet de malheur. Le ciel jadis bleu s’assombrit, les oiseaux fuient. Au Sud Ouest, tout s’attriste, tout se bouleverse.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Il arrive pour balayer les âmes de ces corps sans vie. Tue à petit feu, aux portes de la Mort.
Impression brûlée, l’ouragan est arrivé.

3ème prix : Collège Saint-Exupéry, Hellemmes – 6ème 9, Mme Chettouh

Canal de Venise, Mathilde Hautrive.

La brume m’enveloppe de toute part, aspirant mes contours. Je ne vois même plus les astres qui se regardent dans la glace. Dans la torpeur du brouillard, les  maisons ont sommeil, des éclats de lumière dansent et parfois les réveillent. Mes couleurs ? Qui pourrait les nommer sans lunettes embuées ?

Bercés par le clapotis de mon cœur pastel, des habitants invisibles somnolent à mes pieds. L’eau égale le ciel, indifférente aux larmes du soleil.

Incognito, les gondoles et les vaporettos,
Rentrent au port, sur l’eau vert d’eau.
Aube ou crépuscule, mes canaux vous disent ciao !

Les lauréats en lycée

1erprix : Lycée Paul Duez, Cambrai – Seconde M, Mme Rodet

La Rue Bab el Gharbi à Laghouat, Eugène Fromantin

Sous un ciel bleu où le vent s’efface,
La lumière glisse et brûle chaque espace.
Les murs fissurés, rongés par le temps,
Portent la fatigue des jours d’antan.
Vous, hommes du désert,
Vous semblez si tristes et solitaires !
Dans cette pesante atmosphère,
Vous souffrez. Quel calvaire !
Dans ce vieux village isolé,
Se cache une petite ruelle ombragée.
Seul endroit pour se ressourcer
En cette chaude journée d’été.
Sur le sol poussiéreux, des sacs sont jetés,
Des morceaux de tissus, rêches et déchirés.
Sous l’ombre ondulante des murs effrités,
Le désert semble s’agiter.
La ruelle s’étire, étroite et blanchie,
Par le soleil lourd qui frappe sans répit.
Tout semble figé dans un silence ancien,
Comme un tableau perdu sans lendemain.
Et moi, spectateur de ce tableau silencieux,
J’erre parmi ces ruelles, à l’ombre des cieux.
Les pierres, les ombres, les gestes oubliés,
Me disent un passé que nul n’a raconté.

2ème prix : Lycée du Val de Lys, Estaires – Seconde 6, Mme Merchez

La Rue Bab el Gharbi à Laghouat, Eugène Fromantin

On ne me voit pas
Pourtant je suis là
J’assoiffe ces hommes
Et chauffe ces eaux
J’aperçois ces maisons
Asséchées, craquelées
Détruites par ma faute
Ces femmes, ces enfants
Enfermés dans cette ombre
Car je suis dangereux
Je suis un enfer
Ces oiseaux affaiblis
Ne tiendront pas longtemps
À cause de moi oui
Je contrôle le temps
Dès lors que je me lève
Tout le monde se couche
Je frappe le sol de ma
Chaleur j’empêche ces hommes
de marcher, de se lever
Je suis toujours là
Même si l’on ne me voit pas
Je reste derrière un nuage
Je serai là malgré l’orage
Les plus téméraires d’entre eux
Essayeront de m’affronter
Hélas ils ne gagneront pas
Car seulement les dieux gagnent
Et je ne suis pas un dieu sage
Mais bien le gardien des enfers
Je suis le soleil

3ème prix : Lycée Vauban, Aire-sur-la-Lys – Seconde 5, Mme de Bosscher

La jeune fille à la colombe, Jean- Baptiste GREUZE

Sous la lumière douce d’un jour paisible,
Je vois la jeune fille, belle et impassible.
Avec sa colombe lovée, elle semble révéler,
Un monde plein de rêves, de tendresse et de paix.
Son regard est un secret, une promesse cachée,
Comme si elle savait tout, même comment aimer.
Le volatile dans ses mains, si fragile et si pur
Me rappelle que l’amour bâtit le futur.
Ses doigts effleurent l’aile, caressent la lumière,
Un frisson d’espoir traverse l’éphémère.
La colombe s’envole, messagère du temps et des mystères,
Emportant dans un battement les conflits et les guerres.
Sous les rayons soyeux, son âme s’émerveille,
Un souffle d’innocence, un coeur vermeil sans pareil,
S’envolent et s’élèvent pour diffuser le message sans mirage
Dans un écho lointain d’un langage sans âge.
Greuze a capturé ce moment suspendu,
Un éclat de douceur en un instant contenu.
Je me sens proche d’elle, comme une amie,
Dans ce tableau vibrant, je retrouve de la magie.

Mention spéciale pour le collège de Harnes dont les mises en voix très réussies ont séduit le jury :

Je sors la tête par la fenêtre. Je sens le vent s'engouffrer, le sable frôle mon visage. Les toits me portent vers le ciel brûlant, au coeur de ma vieille ville. L’appel à la prière, l’odeur du couscous de ma mère. Elle sort par toutes les fenêtres, entre par toutes les portes. La chaleur entre partout, dans les issues de bâtiments, les envahit.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Le sable chaud me caresse les pieds. La beauté de la ville m'éblouit, le soleil brille si fort à l’horizon sans point d’ombre. L’horizon tue les hommes à petit feu. L’épuisement se lit sur leur visage.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Djellabas blanches enroulées, corps calcinés, visage à demi-caché. Tout se lit dans leurs yeux : la tristesse de la mort, le manque du repas et de l’eau, la faim de la vie et l’ennui de l’attente. Entassés, ils patientent, désespoir généralisé. Allongés comme dans leur dernière demeure, s'enfonçant dans le sable, ils attendent la fin tant espérée qui viendra les libérer. Pensifs se tenant le menton, ils prient l’ouragan qui amènera l’espoir et la délivrance.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Bâtiments de pierre, blancs sans âme, je marche sur le sable brûlant, aussi brûlant que le soleil d’or. La douce odeur de la mer me porte, le chant des oiseaux résonne dans ma tête.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Eau cristalline, salée, où es-tu ? Maisons en ruines, odeur du couscous dans l’air marin. Fumet de bonheur, fumet de malheur. Le ciel jadis bleu s’assombrit, les oiseaux fuient. Au Sud Ouest, tout s’attriste, tout se bouleverse.
Impression brûlée, l’ouragan approche.
Il arrive pour balayer les âmes de ces corps sans vie. Tue à petit feu, aux portes de la Mort.
Impression brûlée, l’ouragan est arrivé.

Au Paradis vivait un ange. Fut un temps angélique, à présent mélancolique. D’un blanc éclatant, mais en lui un sentiment noir, qui le rendit fou. Ses ailes, noir sombre, qui s’ouvraient dans les cendres de l’Enfer. Satan demeurait parmi les Mortels, vengeance consumante et dévorante.
Visage effronté, sentiment de supériorité, ailes déployées. Un trône, le reflet de toute sa culpabilité.
Ailes fermées, honte et culpabilité, honte de ce que tu as fait. L’or tombant, il tient la main de Tristesse en resserrant ses ailes, cocon familier et rassurant. Traces d’or et d’argent, vestiges du passé, avant l’Enfer et toute cette vide immensité. Un trône comme une prison, jeté ici bas les ailes coupées, dévorant sa joie, sa vengeance et toute son animosité.
Visage effronté, sentiment de supériorité, ailes déployées. Un trône, le reflet de toute sa culpabilité.
Les feuilles tombent toujours des flammes de l’Enfer. Les sourcils froncés, il se ronge les ongles d’impatience en silence, ou peut être d’ignorance ? Peut être plein de colère, peut être plein de regrets. Phase de crise annoncée, émotions barbouillées, peine et regrets sur les erreurs du passé. De peur du jugement, il s’éloigne du Vivant.
Visage effronté, sentiment de supériorité, ailes déployées. Un trône, le reflet de toute sa culpabilité.
Ses griffes, prêtes à attaquer ses sentiments inavoués, cheveux ébouriffés, le Mal progresse, inarrêtable dans toute sa fatalité. La honte qui l’envahit, il se cache dans ses ailes tendres comme l’amour, suffocantes comme le soufre. Suivant les courbes de son corps, il se terre en lui-même, comme pour s’enfoncer dans en son âme meurtrie et noire, roche imperméable à la Lumière.
Visage effronté, sentiment de supériorité, ailes déployées. Un trône, le reflet de toute sa culpabilité.

Il s’accroche à un morceau de bois
Comme s’il volait
Il a des ailes d’ange
Sur son bloc de pierre
Ses ailes se renferment en lui
Mais il garde toujours ses flammes
Ses ailes se renferment en lui
Il commence à avoir des écailles
Je deviens poisson de feu
Dans ses grandes ailes en tailleur
Se cache peut-être un grand bonheur
Ou plutôt un terrible malheur
Je survis
Je suis en bronze comme le charbon
Immobilisé à cause des images de cendre
Vivre dans l’ombre
Ne m’a pas donné la vie voulue
Mais j’ai survécu jusqu’à la tombe
Qui est en Enfer, brûlera en cendre
Dis-moi Sentence, dis-moi SATAN,
à quoi tu penses ?
Je ne peux utiliser mes ailes
Car elles sont très sèches
Comme une feuille de papier
Moi qui voulais juste un peu de liberté
Me fis expulser du royaume céleste
A l’aube tombée
Je deviens poisson de feu
Tu es un multimonstre
Tu as des pattes de grenouille
Des ailes de chauve-souris
Une tête et un torse d’humain
Tu es un multimonstre
Tu as des pattes de singe
Des ailes d’ange
Des bras d’homme musclés mais courbés
Mais tu n’es pas un ange
Tes ailes sont griffues
Tu as trois cornes
Tu réfléchis
Tu renies
Quel masque se cache derrière cet ange ?
Ton existence est-elle réelle ?
Tu penses et tu t’énerves
Désagréable tu as l’air
Tu fais peur
Nous t’invoquons
Toi, de bronze
Petit à petit tu t’assombris
Mais d’or tu resteras
Ton reflet toujours sera
Celui d’un ange
Toi Satan le roi des Enfers
Tu chutes vers ta haine
Ta chute se rebelle te ramène vers la haine
Tu es reflété par ta méchanceté
Ta gentillesse te reflète
Tu es un démon
Tes énormes pieds crochus
Tes cornes de cheveux
Sont affreuses
Tu es triste car tu ne peux trouver l’amour
À cause de ta laideur
Tu es si laid
Dieu t’a puni, il t’a mis en Enfer
Entouré de démons
Tu es invisible aux yeux des humains
Au lieu d’amis tu as des démons
Tes ailes griffues sont celles d’un dragon
Tu as brûlé en Enfer
Tu as des mains à la place des pieds
Tu n’es pas humain
Tu es triste car tu ne peux trouver l’amour
Car on ne te voit pas
Tu es invisible aux yeux des humains
Au lieu d’amis tu as des démons

Le jury a également été particulièrement sensible à trois productions et souligne :

La correspondance entre texte et œuvre du sonnet des 6ème Blanc de Mme Gouillard du collège Pierre Brossolette, Noyelles-sous-Lens ;

Cette jeune fille aux beaux cheveux vénitiens

Lumière douce, sur une table posée

Elle tient un oiseau qui ne peut s’envoler
Rêveuse, au visage triste, prend dans ses mains
Tendres, la blanche colombe et avec amour
Innocente, un voile doux, dans ses yeux rêveurs,
Révèle un secret que le cœur couvre avec peur.
D’elle, la colombe voudra partir un jour.

Il faudrait, pensait-elle, lui dire Adieu

Elle voulait, pour qu'elle reste, prier Dieu.
Ne pouvant pas s’envoler vers sa destinée
Dans ce tableau plein de douceur et d’innocence
Éternel miracle, le temps semblait figé.
Envol de l'oiseau, jeunesse perdue, enfance.

Le raffinement du texte des 6ème groupe 8 de Mme Desandere du collège Val De La Sensée, Arleux.

Quand l’aube se prend pour Canaletto,
Que le soleil se lève sur le marbre élégant des palais,
Que les clochers majestueux s’élancent vers les cieux,
Les souffleurs de rêve enchaînent les gestes précis, vifs et gracieux
Comme des passeurs de lumière.
Quand le carnaval se prend pour Tiepolo,
Que les coeurs en fête se laissent envoûter par les envolées musicales,
Que les regards scintillent aux illuminations du grand Canal,
Les couples enlacés tournoient plus vite sous le ciel profond.
Que vienne Mathilde Marguerite Hautrive !
Le dernier écho de la fête s’éloigne,
Les masques tombent et les secrets de la pudique Sérénissime se dévoilent,
Les maisons ne sont plus que des fantômes,
La danse des gondoles un lointain souvenir.
J’ouvre les yeux et je te vois ressusciter divine Venise,
Hymne à la beauté, offrande des dieux,
Libérée de tout artifice.
Sortie des flots, tu renais tel un Phénix.
Maintenant les nuages, mystérieux et légers, glissent dans le zéphyr,
Les palais s’effacent dans les nuées irisées,
Et l’onde, bercée de frissons, se fond dans l’azur.
Les ombres des campaniles se noient dans l’infini du Canal.
J’ouvre les yeux et je te vois merveilleuse Venise.
Ciels et flots mélancoliques,
Roses et verts,
Harmonie.
Miroirs et reflets
Ombres peureuses
Féerie.
Venise sereine,
Essentielle,
Inspirée.

L’originalité pour s’être affranchis de la forme poétique des 6ème B de Mme Copin du collège Sainte Jeanne d’Arc, Aulnoye-Aymeries ;

La Légende de Sahara : Les Sables de la Vengeance

Au cœur d'un désert d'ocre et de silence, où les dunes onduleuses s'étendaient à perte de vue sous un soleil de plomb, se dressait un village algérien aux maisons de terre cuite. Les ruelles étroites, ombragées par des palmiers dattiers, bruissaient des murmures de la vie quotidienne. Mais sous cette apparente tranquillité, un vent de vengeance se levait.

Miranda, une jeune sorcière novice aux yeux sombres comme la nuit, traversa les dunes ardentes pour puiser de l'eau à la source sacrée. L'eau, fraîche et cristalline, était destinée à sa sœur, Sahara, une puissante sorcière dont la magie égalait la chaleur du désert. Ensemble, elles prépareraient une potion de somnifère, un élixir de vengeance pour honorer la mémoire de leur sœur Esméralda, emportée par une mort injuste.

Le village, avec ses senteurs d'épices et de thé à la menthe, s'endormait peu à peu sous la douce lumière du crépuscule. Les deux sœurs, telles des ombres furtives, testèrent leur potion sur les voyageurs égarés, ceux qui cherchaient refuge sous les étoiles scintillantes du désert. Le somnifère se révéla d'une efficacité redoutable, plongeant les hommes dans un sommeil profond et sans rêves.

Sahara, le regard noir et déterminé, décida de répandre leur potion à tout le village. Sous l'apparence d'une limonade rafraîchissante, l'élixir fut distribué aux habitants, qui l'accueillirent avec gratitude. Vers 21 heures, le village entier sombra dans un sommeil artificiel, un silence lourd et inquiétant remplaçant les bruits de la vie.

Les deux sorcières, telles des chacals dans la nuit, se faufilèrent dans les maisons endormies, pillant les trésors et les objets de valeur. Leur soif de vengeance les guida vers la demeure du maire, Monsieur Edwardo, un homme puissant et respecté.

Alors qu'elles s'apprêtaient à franchir le seuil de la maison, un molosse féroce, Maximus, surgit des ténèbres, ses crocs brillants à la lueur de la lune. Sahara, d'un geste sec et précis, lança un sortilège qui transforma le chien en une statue de pierre, un symbole de sa cruauté. Miranda, le cœur serré, hésita un instant, mais l'appel de la vengeance était plus fort.

Elles pénétrèrent dans la maison du maire, leurs pas résonnant dans le silence de la nuit. Leur mission accomplie, elles quittèrent le village, emportant avec elles leur butin et le poids de leur vengeance. Elles disparurent dans l'immensité du désert, leurs silhouettes se fondant dans les ombres de la nuit, laissant derrière elles un village endormi et un secret enfoui sous les sables du temps.